un champion bien à part !
LAIRD HAMILTON
CV
LAIRD HAMILTON
44 ans - Né le 3 février 1964,
à San Francisco (Californie).
1,92 m - 97 kg.
Détient, depuis 2008, le record
de la plus haute vague jamais
surfée (30 mètres).
A traversé, en juin 2006,
la Manche, en paddleboard.
Inventeur du tow-in (se faire
tracter par un engin motorisé
jusqu'à la vague, pour s'attaquer
aux plus grosses déferlantes),
en 1992.
A réalisé les cascades aquatiques
de Waterworld (1995).
A doublé Pierce Brosnan dans
Demain ne meurt jamais (1996).
Si Laird Hamilton
passe une grande
partie de sa vie sur
l'eau, il aime surtout
les sports de contact
comme le rugby et
le hockey sur glace
LAIRD HAMILTON
UN CHAMPION BIEN A PART
Dans les sports de glisse, Laird Hamilton est surnommé "Jésus". Pourtant, l'homme qui a surfé la plus haute vague du monde n'est pas une star du sport inaccessible. A 46 ans, à l'heure où certains footballeurs s'enferment dans un hôtel de luxe pour préparer la Coupe du monde, lui joue toute sa communication sur la proximité. Un champion qui ne fait rien comme les autres.
< PLUS ON EST HAUT, PLUS IL FAUT RESTER SIMPLE DANS SA VIE PRIVEE. >
Corps bronzé sous une longue tignasse de cheveux blonds, Laird Hamilton déroule son 1,92 m et ses presque 100 kg de muscles sur les plages de Biarritz. Cinq gamins du coin accompagnent le waterman américain pour un entraînement au stand up paddle (un dérivé du surf, qui consiste à ramer debout sur une planche). La séance est gratuite et, de l'autre côté de l'Atlantique, certains s'en morderaient les doigts s'ils le savaient. Et pour cause ! Dans les enchères caritatives américaines, l'heure d'initiation avec le seul homme à avoir surfé une vague de 30 mètre de haut (l'équivalent d'un immeuble de six étage), se négocie 200 000 $ (150 000 €). Plus cher que les séances de tennis avec John McEnroe... Laird bénéficie d'une aura quasi-divine, de Malibu à l'archipel d'Hawaii, ses deux lieux de résidence. Sur l'île de Maui, où il tient sa propre ferme, les habitants l'appellent "Jésus". Un surnom qui s'est étendu à tout le milieu de la glisse.
LES PIEDS SUR L'EAU...
Pourtant, lui ne vit pas dans les nuages de la célébrité. "90% des sportifs professionnels jouent aujourd'hui pour l'argent et la gloire, estime-t-il. Aux Etats-Unis, nous avons le basket et Kobe Bryant. En France, vous avez le football et les Bleus... Ces stars n'ont plus les pieds sur terre, parce qu'il n'y a rien pour les remettre à leur place. Face aux grosses vagues, il n'existe pas d'échappatoire. Quand je me prends un mur de 10 m, je comprends à quel point je suis petit." Laird Hamilton fait partie de la classe des grands, mais communique en cultivant la proximité avec le grand public. Il ne signe pas d'autographes à la volée : ses dédicaces sont personnalisées et nominatives, même si cela lui prend un après-midi. Il ne se limite pas le temps de ses interviews : tant que cet habitué des reality-shows estime avoir quelque chose à dire, il reste. Il n'a pas de garde du corps : à Biarritz, le champion s'entraîne sur les mêmes vagues que tout le monde. A côté d'amateurs, médusés de partager une session avec celui qu'ils ont vu des centaines de fois en vidéo. Laird refuse le bling-bling. Il n'a pas de chauffeur. Il ne coupe pas son interlocuteur avec la sonnerie de son téléphone portable, il ne l'a jamais sur lui. "Tout ça, c'est mon job, conclut-il. Je suis là pour partager avec les gens." Un champion vraiment pas comme les autres. Car l'Américain ne participe à aucune compétition. Pour s'imposer, il préfère "choisir une voie différente". Il n'entre pas, non plus, dans le cliché du rider à la recherche du spot parfait : "Notre sport est comme la pêche. Ce n'est pas le bateau qui bouge tout le temps qui attrape le plus de poissons." Quid de sa vie privée ? Elle est tout simple. L'histoire d'un homme marié depuis treize ans (certes, avec un top model, Gabriel Reece), aujourd'hui père de trois filles et qui élève aussi... deux cochons, Marie-Ange et Ginger ! " Dans le sport, plus on est haut, plus il faut garder une vie simple. C'est la seule façon de durer."
Son excentricité, le champion la trouve dans son métier. A 46 ans, dopé à l'adrénaline, il continue à relever les défis extrêmes qu'on lui propose. Sauter en élastique de 210 m, plonger d'une falaise de 38 m, traverser la Manche en stand up paddle. Pour maintenir sa forme, il s'entraîne avec un vélo de 40 kg ! "Mon âge n'est pas un problème. Je suis au top. En basket, le coach m'aurait déjà foutu dehors il y a dix ans. Moi, je continue jusqu'à ce que je ne sois plus prêt à risquer ma vie."
...LA TETE SUR LES EPAULES
L'icône de la glisse réagit au feeling. Il utilise peu Internet, parce qu'il n'aime pas vivre virtuellement : "Les gens sont comme des vagues. En trente secondes, on les comprends. En France, j'ai eu la chance de connaître Bixente Lizarazu. Lui, il a quelque chose. Ce n'est pas le cas de votre nouvelle génération de vedettes, qui signent des contrats mirobolants, alors qu'ils n'ont rien prouvé. On devrait leur donner de l'argent après trois titres de champions du monde." Mais malgré son discours, Laird Hamilton n'est pas désespéré. Selon lui, on peut encore atteindre des sommets en restant proche du public, en gardant un esprit sain dans un corps sain : " Je veux y croire en tout cas." Nous aussi.
Source : Direct Soir n°781 - Vendredi 11 juin (Textes > Geoffroy Bresson, à Biarritz)
Sources photos : cliquez sur celles-ci
Laird Hamilton wax sa planche
Laird Hamilton à Teahupoo
Laird Hamilton "le dauphin" - Photo Tim McKenna
Laird Hamilton à Teahupoo
Laird Hamilton à Jaws
Interview de Laird Hamilton
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